tout va bien, les mots s’enfilent dans une boucle infinie sans en avoir l’air je passe mon temps en lisant entre les lignes à haute tension le muet S.O.S. des nuages qui s’amenuisent lentement dans le vent
ces derniers jours, le temps se condense dans des strates de mystère d’un ciel gris hachuré par la pluie et d’ailleurs c’est vrai que la ville nous sourit et nous fait un clin d’œil avec ses flaques porte-bonheur
on répète les mêmes mots pour apprendre la haute intonation des cris des goélands, pour récupérer la routine des vagues qui ferment depuis toujours le grand œil de la mer
dans la douce inflexion de la neige l'exigence sans relâche de tes mots lettre morte, un feu somptueux qui tient
il y a toujours une traversée de silence dans un regard partagé on est ici pour approfondir toutes les facettes bleues de la nuit, les souvenirs fugaces d’un temps simple qui se passe de mots
cette année, ne prête pas l’oreille aux lamentations d’un siècle impuissant j’affronterai janvier comme les tiges sèches du rudbeckia sauvage avril c’est juste une pause entre l’éclair et le tonnerre en juillet, le champ des tournesols sera mon horloge et il serait merveilleux de faire une halte dans un éternel septembre