tout va bien,
les mots s’enfilent
dans une boucle
infinie sans en
avoir l’air
je passe mon temps
en lisant entre
les lignes
à haute tension
le muet S.O.S.
des nuages
qui s’amenuisent
lentement
dans le vent
ces derniers jours,
le temps se condense
dans des strates
de mystère
d’un ciel gris
hachuré par la pluie
et d’ailleurs c’est vrai
que la ville nous sourit
et nous fait un clin d’œil
avec ses flaques
porte-bonheur
on répète
les mêmes mots
pour apprendre
la haute intonation
des cris des goélands,
pour récupérer
la routine des vagues
qui ferment
depuis toujours
le grand œil
de la mer
dans la douce inflexion
de la neige
l'exigence sans relâche
de tes mots
lettre morte,
un feu somptueux
qui tient
il y a toujours
une traversée
de silence
dans un regard
partagé
on est ici
pour approfondir
toutes les facettes
bleues de la nuit,
les souvenirs fugaces
d’un temps simple
qui se passe de mots
cette année,
ne prête pas l’oreille
aux lamentations
d’un siècle
impuissant
j’affronterai janvier
comme les tiges sèches
du rudbeckia sauvage
avril c’est juste
une pause
entre l’éclair
et le tonnerre
en juillet, le champ
des tournesols
sera mon horloge
et il serait merveilleux
de faire une halte
dans un éternel
septembre