chaque soir, il y a une invasion des battements des ailes ponctuelles qui cherchent les coupoles vertes et la douce clavicule des arbres loin de l’odeur de terre brûlée par les feux sauvages de juillet
étrangers l’un à l’autre on prend un train sans horaire précis (les herbes folles ont poussé entre les rails) ne lâche pas la main ! voleur des distances
tout est à sa place dans le ravissement de l’espace même le vent qui lève la poussière stellaire et trouble la paix des lunes exilées dans l’écoulement sage et rectiligne de la nuit
allongés par terre sous la grande lucarne, chaque mot façonné par la complicité séduisante de cette pluie oblique qui se moque de nous avec ses mille cartes de nuages
si on pouvait créer un espace de coupure sous les vagues, la mer répète par cœur ses intervalles entremêlés un refrain monotone comme un trait d’union entre l’eau et la terre