Tuesday, 30 June 2020

pluie de juin

d’abord un thé
au sucre et
à la cannelle,
après les mots
qui tombent
toujours
à leur place

(si tu étais ici
toi qui refuse
d’y croire
dans le court-circuit
des hymnes
polyphones)

l’autre jour,
quelqu’un a écrit
sur le trottoir
avec de la craie
multicolore
« rain is never
wrong »

Thursday, 25 June 2020

partir

tu dois
laisser partir
le croissant de lune

il faut oublier
les histoires
cachées dans
l’après
de tes gestes
qui séparent
le sens
(essentiel
et précis)

du verbe 


Monday, 22 June 2020

le poème

le poème
m’apprend
la lente
traversée
des caravelles,
cet espace
vaste,
peuplé
des confessions
des mouettes


Sunday, 21 June 2020

solstice

entre nous deux,
la mer frileuse
qui perd
son horizon
dans la marge
transparente
des nuages

déjà l’été,
la nuit s’attarde
derrière
le barrage
incandescent
des étoiles
mon refuge,
mon havre


Friday, 19 June 2020

le crépuscule

il n’y a plus rien
que ces ombres
fuyantes
qui meurent
sur l’asphalte chaud
du crépuscule

dans l’échange
clair-obscur
des heures,
un lampadaire
allume
une pluie soudaine
et ton absence
qui détourne
les nuages
avec leur cheveux
affolés d'orage



Thursday, 18 June 2020

reste

reste, la fête
vient de commencer
la lumière
non diluée
de l’aube
sur le parquet

laisse les belles
histoires
s’attacher
à nos yeux,
passerelles
vers le soleil
levant


Wednesday, 17 June 2020

changer d’idée

nous allons
changer d’idée,
oublier les détails
(avec l’âme plus légère
que les paroles en l'air)
trébuchant dans
les chants des sirènes,
faire semblant
d'avoir usurper
la notion du temps
 



Monday, 15 June 2020

entropie

c’est comme ça
qu’on entre
un autre rythme
(à voix basse)

dans le jardin
délaissé,
rien n’est plus
visible
même pas le temps
qui annule
le paradoxe
permanent
de la vie


Saturday, 13 June 2020

le vent

il n’y a
que le vent
qui ride à peine
la surface
de l’étang
et dérange
le nectar
trop doux
de la verveine

il n’y a
que le souffle
qui fait bouger
les poèmes
(jamais lus)
ils se plient
l’un sur l’autre
comme si de rien
n’était


Thursday, 11 June 2020

lune de sept heures

lune de sept heures,
subjuguée
par l’impudente
imperfection
du poème


Wednesday, 10 June 2020

la fleur d'hibiscus

tu dis
que ce n’est que
de l’imagination
...mais pourquoi
« tout ou rien »?

au revoir à la fleur
d’hibiscus dessinée
au revers du miroir
sur ton front:
une monade élastique,
impensable

et pourtant,
il y a une fin
à toutes ces
tribulations



Sunday, 7 June 2020

de l'amour

je suis le vent
qui sait lire
chaque pensée,
la douce chamade
des doutes
qui tournent
en spirale



Saturday, 6 June 2020

les vieux tiroirs

dans les vieux tiroirs
on oublie les boutons
et les rubans
(de toutes tailles
et couleurs)

tandis que
le joyeux trouvère
à la veste déchirée
passe son chemin
à l’ombre fraîche
des fougères



Friday, 5 June 2020

Léthé

j’ai bien rangé
les mots
en collision
avec les lieux
vacants de la nuit

amarrés au fond
du labyrinthe,
on prend appui
sur le sable
mouvant


Thursday, 4 June 2020

la maison

j’ai tout laissé
dans la marge
de nos yeux

l’air calme
de l’aube
perce les volets
et tisse un voile
d’indulgence
(la tête ailleurs)
on goûte des confitures

la maison est là
où nous sommes



Tuesday, 2 June 2020

le passage des couleurs

il m’était proche
le passage 
des couleurs,
le chemin de la tendresse
et l’écriture qui ouvre les yeux


Monday, 1 June 2020

les feux de l’été

le soir inondé
par les feux
irréversibles
de l’été
on marche
la poitrine
gonflée par
le parfum
des tilleuls,
nos ombres
collées
aux artères
en sens unique
de la ville