Friday, 31 January 2020

Ursa Major

la distance
se frotte les yeux
(je ne veux rien
savoir de toi)
temple dénudé,
greffé sur
cet ensemble
fini des règles

j'ai mon jardin
d'hiver
et la fraîcheur
illimitée
des racines



Monday, 27 January 2020

il neige

cette nuit,
il neige
(comme à la
naissance
des étoiles)
des flocons
lourds et rares
qui tombent
à la cadence
des années-lumière

au matin,
la ville sera
un chaos
de cristaux épurés



Saturday, 25 January 2020

l'opacité de la neige

la ville s’adoucit
dans la fine
opacité
de la neige

(demi-lunes
en symbiose
étanche)
notre mémoire
reste attachée
à la lumière
insomniaque
des murailles



Tuesday, 21 January 2020

au début

au début
c’était l’idée
de l’amour

je t'ai rhabillé
soigneusement
avec le souffle
berçant du vent
qui ranime le linge
blanc transparent

certains jours,
l'ici est une ébauche
intraduisible
d'un ailleurs
nébuleux exaltant


Saturday, 18 January 2020

Sapienza

on s’approche
de la neige
délesté
de tout théorème
d’aller-retour
(come gli angeli
della Sapienza)
douce annihilation
dans ce maelström
intransigeant
informe


Thursday, 16 January 2020

le jardinier des nuages

sous le diaphragme du ciel,
le jardinier ambulant
des nuages


lumière de janvier

absorbée
par la neige
qui tarde
de tomber,
je ressens
l’implosion
oblique
du paysage

(ne pars pas
sans moi)

avec ses pattes
allègres,
une araignée
tâtonne
la lumière
de janvier
en filigrane



Sunday, 12 January 2020

le sanctuaire du crépuscule

on y est, ébahis
par le sanctuaire
distant
du crépuscule

les ramures
s’esquivent
à la texture
improbable
des collines


Saturday, 11 January 2020

l'étoile de mer

une étoile de mer
(amulette solitaire)
ton contour fragile
toujours renouvelé
dans l'eau salée
des miroirs



Wednesday, 8 January 2020

les ailes du brouillard

je me suis
enivrée de toi,
cerf-volant
en grands cercles
concentriques
qui s’étendent
comme les ailes
du brouillard



Saturday, 4 January 2020

le chemin de silence

tu vois le poème,
cette chute
qui habite
la cendre
féconde
de la lune

de temps en temps
nous côtoyons
la terre ferme,
corollaire
du chemin
de silence



Wednesday, 1 January 2020

l'hiver (sans borne)

infime promesse
dissociée
des hiéroglyphes
austères
de givre

l’hiver
(sans borne)
se bouscule
ostensiblement
dans le paysage
épuré par
l’ardente
fragilité
de la neige