qu’est-ce qui
s’échappe
au chaos
de l’hiver
la tendresse
de la neige
(nourrice
de la nuit)
sous la poigne
du silence
aliénés
de nous-mêmes
on s’enivre
de la parole
(approximation
fulminante
du cœur)
dans sa matrice
ornée,
ballottés entre
ses hyperboles
évasives,
en colère
nous voilà,
jetés à l’essoufflement
de ce tangage injuste
alors, prenons
le chemin
plus droit
des voiliers
ici règne
la destination
inexacte
des bouteilles
à la mer
non, je n’ai pas
le droit
de te couvrir
dans des chiffons
des délices
je ne suis
qu’un fragment
d’un chant
inachevé,
étoile
pétrie dans
la profondeur
incorruptible
des nombres
j’aimerais que
tu construises
de gros murs
autour de toutes
les hypothèses
de l’innocence
quand le monde
tergiverse
sous la paupière
bleue des vêpres
peignés cent fois,
tes cheveux
restent
toujours fâchés
aux fiançailles
des aubépines
ils s’embrassent
avec ostentation
(en chute libre)
leur corps
désobéissant
à l’hiver errant
(après de longs
conciliabules)
je serai
leur diapason
atone
on est bien au chaud,
couverts par le son
calfeutré de la pluie
(interférence
qui grésille
et se cogne
sur la vitre)
ne dis rien,
on invente
ce continent
friable
sorti de la parole
disjointe