le balancement
baroque
des feuilles
nous assaille
sans cesse
j’efface toute trace
des mots
dans les draps
esseulés
de l’automne
dans son
papillonnement
des feuilles
à mille pendules
meurtrières,
l’automne descend
sur nous
entre la nudité
éblouie
de la rouille
et le chuchotement
valsant du vent
j’habite
le verbe fragile
(matière première
d’un pays
blanc, innommé)
je guette
la naissance
naïve
des nuages
pour déjouer
le prochain
mouvement
d’un métronome
au bras maigre,
décalé
oui, il savait
la formule
magique,
cet amalgame
d’harmonies
et nuances
assis à la table
il sourit,
celui qui lit
dans les étoiles
le fil rouge,
le paradigme
de la joie
promise
là, où le soleil se mêle
au grattement
des feuilles
durcies
par les givres
d’octobre
plus loin,
la lisière
se déchire
au rythme
du vent
elle nourrit
les rêves et
les petits moineaux
avec des miettes
de pain
elle est seule,
insoupçonnée,
la fée aux pieds nus,
elle fait abattre
l’échafaudage en
rouge vermillon
de l’automne