les lanières de brume se dissipent lentement derrière les écrans d’anthracite de l’aube Perséphone, ton cœur d’été me réclame dans ce délire souterrain à l’ombre ondoyante des herbes hautes
l’été s’est fait trop attendre errant au pôle Nord magnétique conteur nonchalant conte-moi ce lieu insouciant (les poumons gonflés de l’air salé) les cris des goélands et les vagues balbutiantes en sourdine
je contemple les mots dépourvus de tous feux d’artifices tu m’apprends leur racine carrée allongés sur les galets bruns et gris, mes os s’érigent en humbles disciples des nuages
on oublie un moment la césure, les mains vides seuls comptent la simplicité et le trésor caché dans l’oscillation de la pierre (peu importe la fatigue) nous sommes le double d’un ange déchu