les lanières
de brume
se dissipent
lentement
derrière les écrans
d’anthracite
de l’aube
Perséphone,
ton cœur d’été
me réclame
dans ce délire
souterrain
à l’ombre
ondoyante
des herbes
hautes
l’été s’est fait
trop attendre
errant au
pôle Nord
magnétique
conteur nonchalant
conte-moi
ce lieu
insouciant
(les poumons
gonflés de
l’air salé)
les cris des
goélands et
les vagues
balbutiantes
en sourdine
ton passage
sera somptueux,
comme la discrète
pression
de la vapeur
(incognito,
dans un pays
peu voyagé)
on embrasse
les semelles
du rêve,
dresseurs
des silences
je contemple
les mots
dépourvus
de tous feux
d’artifices
tu m’apprends
leur racine carrée
allongés
sur les galets
bruns et gris,
mes os s’érigent
en humbles disciples
des nuages
l’été laisse
dépérir
sa torpeur
au seuil
de la porte,
ton front
changeant
sur quelques rimes
impaires
(fruits d’une
autre rive)
pèlerins
de l’orage
on oublie
un moment
la césure,
les mains vides
seuls comptent
la simplicité
et le trésor caché
dans l’oscillation
de la pierre
(peu importe
la fatigue)
nous sommes
le double
d’un ange
déchu