il y a
tous ces départs
qui augmentent
en nous
(comme les cernes
des ormes)
ils continueront
leur labeur
en plein vertige
des mystères
solaires
nous avons goûté
au subterfuge
des vagues
pour franchir
l'étrangeté d’un temps
innommé,
(seuls les mots)
pour embrasser
la lumière filtrée
à la pointe
de tes cils
au jardin des noyers,
parmi les amarantes
sommeillantes
(abandon
du sens)
les cris curieux
des aigrettes
c’est le désir
irrépressible
qui me pousse
doucement
pour avancer
dans ce labyrinthe
au gré des nuits
blanches
je suis le scribe
(sans artifice)
du même amour,
du même élan
déjà promis
au soleil
mais qu’il est beau
le joueur de l’âme
(marchand
des rêves)
il fait des promesses
imprévisibles
comme les traces rondes
de la pluie évanouie
dans le sable
je continue
à désinventer
cette fiction subtile
lorsque le temps
tremble
avec une douce
peur
et que l’on s’aperçoit
qu’on n’appartient plus
à soi-même
les arbres
en décembre,
le vent lèche
leur écorce
noire de pluie
(corps de tendresse
et d’inquiétude)
il faudrait
que tu devines
les mots jamais dits
(signes incrédules)
à la dérive vers
les nuits tièdes
du printemps
deux regards
aux antipodes
du silence
(derrière ce mur
transparent)
incendie de l’âme
point fixe,
l’amour est un dieu
unidimensionnel
nul pays autre
que la métamorphose
(tu me diras :
ce ne sont que des mots)
pour apprendre à être
consubstance,
débris d’un temps
disloqué
qui vibre
sur la rétine