le poids des vagues
pèse sur nos yeux
(à chaque instant)
l'amour tourne
sur lui-même
et s'allonge
dans les éclats
infimes
des vocables
les yeux fermés
on avance
avec précision
hier encore
nos bras démesurés
se penchaient vers
les jardins de mandragores
le baiser
commence avec les yeux
(à la fois
instant imprécis)
hésitation errante
convertie
aux grains
d'infini
myrrhe
et nuit,
la morsure du temps
peu à peu,
je te perds de vue
dans les silences
entassés sur la peau
immaculée
des miroirs
sans commencement
ni fin
le verbe s'empare
du vent
et nous lie
à nous-mêmes
hiérarchie du mouvement
vers le sens
du présent
(si proche)
sur la ligne du froid
à gauche,
à droite
je sens l'odeur
des acacias blancs
au bout de mes doigts
c'est ici
qu'on retrouve
ces fragments
de clarté
(voile chéri,
mêlé au soir)
parole souple
qui pèse
sur la pénombre vive