dehors
le printemps
n’est déjà
qu’un vol fendu
des étourneaux,
un frisson de pluie
qui se consume
sur la courbe
diffuse
des collines
c’est vers toi
que je retourne
toujours,
lorsque les papillons
de nuit
font cercle
autour de la promesse
trépidante
de la lumière
la nuit se morcelle
dans les mailles
factices
de nos souvenirs
inutile de
déconstruire
la fraîcheur
indélébile
d’une robe
dans la lisse traversée
de l’air du matin
si j’oublie ton nom,
il restera toutes
ces phrases
laconiques
(des mots volatils
dans l’usure des ailes)
aujourd’hui,
c’est la plus belle journée
de ce mars furibond
qui file à sa perte
c’est parce que
je travaille
dans les coulisses
de l’invisible
je me souviens
presque chaque mot
contredit par
le froncement
de tes sourcils
descendre
(sans y penser)
à la machine
à saccager
les souvenirs
laisse-moi
entrer
dans l’au-delà
de ton regard
qui distille
la mer houleuse,
plus loin que
le barrage
gigantesque
de la Voie lactée,
dans cette région
anéantie
par la modulation
silencieuse
de la neige