hier, nous étions
à la périphérie immuable
de la parole
(il y avait de longs moments
de cassure)
tes yeux capitulent
devant l’austérité
effeuillée de l’hiver
fais-moi signe
(éclat fragile
de la mousse verte)
pour affronter
le vaste sanctuaire
de l’hiver hostile,
pour regagner
son cocon essentiel
de silence
nous avons connu
ces lunes fendues
par la détresse
des orages,
l’envie de départ
s’ouvre sur la mer
au large, une barque
mythique,
insulaire
(regarde-moi)
dépouillé de toute
mathématique,
tu plonges
entre les failles
suppliantes
des miroirs
où tous les matins
pagayeurs
vont s’éteindre
je suis le magicien
légitime
de cette débâcle
salvatrice
(je n’ose rien)
l’univers a gravé
son visage
dans le murmure
d’un autre ordre
c’est pourquoi
je m’attache
à ce fardeau
oisif, printanier
à la feinte
agonie des nuits
flâneuses
crions aux quatre
vents
enfant gâté
de l’aurore,
troubadour
de la désespérance
la lune glisse
au bout de
tes doigts
le vent
de l'ouest attise
la calligraphie
instable
de la neige
(seulement
ta voix)
pour attendrir
la démarche
subtile
de nos évidences
fuyantes
we must wait for daylight
pegged to your wing
we are in love
with the same words
(losing you
is out of the question)
pull your shoulders back,
like a dancer