est-ce que tu penses
que cet arbre
ressemble
aux clefs
du débordement
luxuriant
du ciel ?
tu n’es plus
toi,
je suis
le vers blanc
cet après-midi
de juin,
il y a longtemps,
on a marché
ensemble
(comme toujours)
même mi-chemin
---
you're no longer
you,
I am
the white verse
this afternoon
in June,
long ago,
we walked
together
(like always)
even halfway
toi, qui vit
dans une autre
dimension
(paper girl)
la façon
dont tu
te tais,
impeccable
mensonge
qui tourne en rond
dans la nuit des
milongas
tu me parles
le langage
du vent
je te questionne
sur les barrières
invisibles
de la pluie
toi, mon arbre
reste éternel
une absence,
une volée
d'oiseaux
blancs
l’heure désarticulée
et violente bat
avec ses ailes
géantes
(mon amour,
le temps ne saccage
absolument rien)
aide-moi à retracer
le paradoxe
submergé
sous la page
blanche
---
l'ora desarticolata
e violenta batte
con le sue ali
giganti
(amore mio,
il tempo non distrugge
assolutamente niente)
aiutami a rintracciare
il paradosso
sommerso
sotto la pagina
bianca
---
la hora desarticulada
y violenta late
con sus alas
gigantes
(mi amor,
el tiempo no destruye
absolutamente nada)
ayúdame a rastrear
la paradoja sumergida
debajo de la página
en blanco
je suis toujours
un petit pas
en arrière
mes pensées
font du rattrapage
à une vitesse
insoutenable
retourne-toi
et laisse-nous
avec nos corps,
la prise
de conscience
et le poids
de nos mots
en majuscules
je reste
avec vous
le sang,
les mots
tendres
il m’embrasse,
il me brûle
les yeux
il pleure
dedans
la circonférence
des syllabes
tout est là
pour célébrer
les heures ornées
et le frêle
mouvement
du soleil
en septembre
et après tout,
comment discerner
la déraison
aveuglante
des fruits
de la chair
transparente
des collines